La prévention joue un rôle crucial pour réduire l’exposition à des aérocontaminants inhalables. Ainsi, la mise en place de mesures de prévention collectives et individuelles peut permettre à un malade de poursuivre ses activités professionnelles dans de bonnes conditions.


Les principes de la prévention

Pour prévenir un risque il faut d’abord l’évaluer : cette évaluation repose sur le repérage des dangers et l’analyse des modalités d’exposition. Ceci prend en compte les conditions réelles de travail, les modes opératoires, l’organisation du travail.

L'objectif de la prévention sera de réduire la quantité ou la toxicité des polluants inhalables : poussières organiques et minérales, microorganismes, vapeurs et gaz irritants, etc.

  

 

QUE DIT LA LOI ?

L'employeur met en oeuvre les mesures prévues à l'article L. 4121-1.

La loi (article L. 4121-2 du Code du travail) définit 9 principes généraux de prévention :

1- Eviter les risques ;

2- Evaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ;

3- Combattre les risques à la source ;

4- Adapter le travail à l'homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé ;

5- Tenir compte de l'état d'évolution de la technique ;

6- Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n'est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux ;

7- Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l'organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l'influence des facteurs ambiants, notamment les risques liés au harcèlement moral et au harcèlement sexuel, tels qu'ils sont définis aux articles L. 1152-1 et L. 1153-1, ainsi que ceux liés aux agissements sexistes définis à l'article L. 1142-2-1 ;

8- Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle ;

9- Donner les instructions appropriées aux travailleurs

La prévention collective

La prévention collective est certainement le moyen d’action le plus confortable pour l’homme et en particulier le malade.

Une organisation du travail adaptée permet de réduire voire de supprimer le danger et l’exposition. Par exemple, il est conseillé d’éviter de séjourner dans une atmosphère empoussiérée alors que l’activité professionnelle ne l’exige pas ou plus. La prévention collective s’appuie également sur la mise en place de moyens techniques : conception des bâtiments, choix des outils de travail les moins nocifs possibles, installation de système de ventilation et d’extraction, etc. La mise en place d’un vestiaire pour se changer avant de rentrer chez soi, ou encore l'automatisation des tâches, peuvent satisfaire à cette prévention. L'installation d’une salle de traite à distance de l’affouragement peut constituer une mesure d’éviction relative.

QUELQUES EXEMPLES DE MESURES DE PRÉVENTION DANS DIFFÉRENTS MÉTIERS D'ÉLEVAGE

  • Prévention en élevage bovin lait traditionnel (hivernage à l’étable) : Les tâches les plus à risque sont la distribution du fourrage, la préparation des aliments et le paillage. En milieu de production laitière, il a été démontré que la modernisation des exploitations agricoles (séchage artificiel en grange des fourrages, utilisation des systèmes de ventilation des granges et des étables) s'accompagnait d'une réduction de l'aérocontamination en microorganismes de l'ambiance de travail, d'une diminution des symptômes respiratoires et protégeait à long terme de l'altération des paramètres fonctionnels respiratoires. Rentrer la paille ou le foin le plus sec possible ; éviter de couper au ras du sol en cas de présence de campagnols ; stocker le fourrage en vrac plutôt qu’en balle ; ne pas distribuer les bottes de mauvaises qualité ou alors en début d’hiver, sont autant de mesures permettant de limiter la prolifération des microorganismes et donc de diminuer l’aérocontamination.

  • Prévention en élevage porcin : Les tâches de tri et de sevrage des porcelets sont les tâches qui provoquent le plus de symptômes. Afin de diminuer les risques liés aux poussières organiques et aux gaz, il apparait nécessaire d’assurer un niveau de ventilation élevé de l’atelier, une température faible et un taux d’humidité élevé, un sol sur caillebotis plutôt que la litière, une évacuation fréquente des déjections, et la pulvérisation d’eau et d’huile dans la salle L'application de certaines de ces mesures, si elles améliorent les conditions de travail de l'homme, peuvent entrer en contradiction avec le confort des animaux. La prévention est alors une question d'équilibre à trouver pour chaque situation.

  • Prévention en élevage de volaille : Ce sont les tâches de fin de bande, de ramassage, de paillage et surtout de curage qui provoquent le plus de gênes. L’objectif est de limiter les nuisances des poussières et de l’ammoniac grâce à : la gestion de la ventilation du bâtiment ; la limitation de l’agitation des animaux (stress, éclairage, etc.) ; la ventilation pendant le curage du fumier ; et la mécanisation des opérations de paillage (avec cabine du tracteur fermée et filtre en état).

 Retrouvez la chaîne Youtube d'Air Eleveur par la Chambre d'agriculture de Bretagne et la plaquette de présentation ici



La prévention individuelle

La protection individuelle repose principalement sur le port de masques de protection respiratoire. 

Pour les travaux exposant à la poussière, la pièce filtrante doit être de type P pour les masques à cartouche et FFP pour les masques jetables. On conseillera plutôt la classe 2 (P2 ou FFP2) qui offre un bon compromis entre filtration et autonomie. 

Pour les travaux exposant au(x) gaz il faudra choisir une cartouche spécifique au(x) gaz en question. 

Le guide de complet de l'INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) sur les appareils de protection respiratoire ici

Le livret "équipements de protection respiratoire en élevage de porc et de volailles" ici